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La douleur d’une mère face à la PMA

Il y a quelques jours je parlais des choses à dire ou ne pas dire face à quelqu’un qui vit la PMA. J’ai parlé de ma propre expérience et de ma propre douleur face à cela. Aujourd’hui je vais vous parler de ma propre douleur envers ma famille.

 

Parce que ce n’est jamais facile de s’entendre dire que l’on est infertile, que l’on ne peut enfanter naturellement. Et comme s’il n’était pas assez difficile de savoir que mini loup ne sera pas conçu dans un élan d’amour, de passion et de tendresse confondus mais dans un labo froid, impersonnel…

 

Je vis avec la culpabilité. La culpabilité d’une femme qui ne peut donner d’enfant à son mari. La culpabilité d’une mère qui ne peut réaliser le souhait de son enfant. Parce que oui je dois faire face à mon fils et lui expliquer que le Père Noël ne pourra pas lui amener un petit frère ou une petite sœur. Je dois lui expliquer pourquoi les mamans de ses copains d’écoles sont toutes enceintes et pas la sienne. Je dois lui expliquer pourquoi moi qui ne prends que rarement des médicaments depuis un an je ne passe quasiment plus un matin sans en prendre une poignée. Je dois lui expliquer pourquoi certaines périodes je me pique tout les matins et pourquoi je ne peux pas aller le chercher à midi parce que j’ai un examen. Dernièrement j’ai du lui expliquer pourquoi je devais rester alitée et pourquoi tout le monde s’occupait de lui excepté moi. Pire que tout il a fallu que je lui explique que j’avais encore perdu mes ‘’graines’’ comme on les appelle. Il a fallu que je fasse face à sa tristesse alors que j’étais moi-même en deuil.

 

Alors à toutes celles qui me disent que j’ai de la chance d’avoir mon petit garçon, oui j’ai énormément de chances. Mais quand vous me dites que ma douleur est moindre que celle d’une femme qui n’en a pas, avant de compter les points, n’oubliez pas que tous les jours je dois aussi expliquer à cet enfant qu’il n’y a pas de bébé dans mon ventre. Tous les jours je dois porter ma douleur mais aussi la sienne. Ma douleur n’en est donc ni moindre ni plus importante, elle est.

Tag(s) : #Témoignage PMA
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